Des silex de l’époque préhistorique ainsi que des objets gallo-romains retrouvés aux alentours du village laissent à penser que cette terre était habitée il y a déjà très longtemps. Autrefois nommée Oseinvilla, Oysonville était sur une voie romaine.
Les origines d’Oysonville sont encore mal définis. Les archives du château, celles des maisons de Garlande, de Corbeil et d’Escrones ne contiennent que peu de détails en dessous du XIIIème siècle.
On rencontre dans les chartes de l’abbaye de Saint-Père-lès-Chartres un “Bernerius de Osenvilla” au 12ème siècle. Était-il d’une famille du nom d’Oysonville ? En tous cas, il semblerait qu’il y possédait des fiefs importants car il se trouve cité avec les personnages les plus considérables de la féodalité chartraine de l’époque.
Dès son origine, Oysonville était une ville fortifiée, entourée de remparts et de fossés, construite autour d’un château féodal. Les murailles en ruines sous Henri IV furent réparées sous Louis XIII avant d’être détruites 150 ans plus tard.
Voici ce que disait d’Oysonville un article paru dans les “Bulletins de la société Archéologique d’Eure-et-Loir” en 1878 :
“Oisonville, longtemps chef-lieu d’un riche Marquizat, fut autrefois une ville fortifiée qui avait une certaine importance. son histoire est assez obscure et cependant elle eut parmi ses seigneurs des membres des grandes familles parlementaires, des Sublet et des Briçonnet. Elle fut la patrie de Paul Langlois1, le célèbre graveur dont nous avons parlé ; c’est aussi d’Oisonville qu’était originaire Jean-françois Buttet2, chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu d’Étampes et membre correspondant de l’Académie de médecine. Jamais il n’avait été imprimé sur l’histoire de cette petite ville : nous avons été heureux de saisir l’occasion de dire quelques mots de ses annales.”
1 Paul Langlois, 1er graveur du règne de Louis XIV.
2 Jean-François Buttet, XVIIIème siècle.
Colin d’Escrosnes semble être le premier seigneur du village puisqu’on trouve ce personnage cité comme seigneur d’Oysonville dans plusieurs actes au 13ème siècle.
Longtemps baronnie, Louis XIV érigea cette terre en marquisat par lettres-patentes en Mars 1664 en récompense des services rendus par le Baron Paul 1er d’Allonville qui en devint le premier Marquis.
La seigneurie d’Oysonville fut au fil des héritages et mariages la propriété des familles d’Escrosnes, d’Allonville, le Prévost, de Briçonnet et du Pont d’Aubevoye. Au grès des acquisitions, elle devint un riche marquisat dont les terres s’étendaient jusqu’à Méréville, Congerville, Le “Plesseys Saint Benoist”, Ézeaux, Esclimont, Basmeville, Gaudreville, etc.
Oysonville a toujours prospéré et vécu dans l’ombre des seigneurs qui se sont succédés, bénéficiant de leur largesse et bienveillance. Le patrimoine des lieux en est le témoin.
Elle subit aussi quelques revers. En 1395, un nommé Étienne Gormont fut accusé d’avoir mis le feu au bourg. Son château fut brûlé par les Anglais vers 1450.
A partir du 19ème siècle, peu après la Révolution française, la ville prospère qu’elle était perdit de sa superbe. Foires et marchés furent balayés avec tant d’autres institutions et sa population décrue.
Elle paya sa part de sacrifices humains pendant les deux guerres mondiales du 20ème siècle et subit le grand exode de Juin 1940 qui emmena tant de Beaucerons loin de leur terre.
Dans les années 60 à 80, Oysonville était riche de nombreux commerces et prospérait grâce aux nombreuses fermes qui cultivaient les terres alentours.
Peu à peu, les commerces se sont fermés, victimes de la désertification des campagnes et de l’avènement des centres commerciaux.